mercredi, septembre 14, 2005

Le verset de la semaine



" J'étais à la fenêtre de ma maison, Et je regardais à travers mon treillis.
J'aperçus parmi les stupides, Je remarquai parmi les jeunes gens un garçon dépourvu de sens.
Il passait dans la rue, près de l'angle où se tenait une de ces étrangères, Et il se dirigeait lentement du côté de sa demeure:
C'était au crépuscule, pendant la soirée, Au milieu de la nuit et de l'obscurité.
Et voici, il fut abordé par une femme Ayant la mise d'une prostituée et la ruse dans le coeur.
Elle était bruyante et rétive; Ses pieds ne restaient point dans sa maison;
Tantôt dans la rue, tantôt sur les places, Et près de tous les angles, elle était aux aguets.
Elle le saisit et l'embrassa, Et d'un air effronté lui dit:
Je devais un sacrifice d'actions de grâces, Aujourd'hui j'ai accompli mes voeux.
C'est pourquoi je suis sortie au-devant de toi Pour te chercher, et je t'ai trouvé.
J'ai orné mon lit de couvertures, De tapis de fil d'Égypte;
J'ai parfumé ma couche De myrrhe, d'aloès et de cinnamome.
Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin, Livrons-nous joyeusement à la volupté.
Car mon mari n'est pas à la maison, Il est parti pour un voyage lointain;
Il a pris avec lui le sac de l'argent, Il ne reviendra à la maison qu'à la nouvelle lune.
Elle le séduisit à force de paroles, Elle l'entraîna par ses lèvres doucereuses.
il se mit tout à coup à la suivre, Comme le boeuf qui va à la boucherie, Comme un fou qu'on lie pour le châtier,
Jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie, Comme l'oiseau qui se précipite dans le filet, Sans savoir que c'est au prix de sa vie.
Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, Et soyez attentifs aux paroles de ma bouche.
Que ton coeur ne se détourne pas vers les voies d'une telle femme, Ne t'égare pas dans ses sentiers.
Car elle a fait tomber beaucoup de victimes, Et ils sont nombreux, tous ceux qu'elle a tués.
Sa maison, c'est le chemin du séjour des morts; Il descend vers les demeures de la mort."
Proverbes 7:6-27

Si je l'avais écouté

Je sors de ma cellule, c'est un jour de plus.
J'arpente le long du couloir sombre de ma prison.
C'est mon 10000ème jour ici.
Une fois encore je verrai la lumière du jour.
Les autres détenus se balladent dans la cour .
Sa complaisent dans leur situation.
D'autres passent leur deal.
Et moi pendant ce temps je réfléchis, je réfléchis.
Sous le regard sérieux des gardes, sur le sol je dessine.
Mes pensées voltigent et s'évadent.
Peut-être, qui sait, je pourrai refaire le monde.
Alors je réflechis, je réflechis.

Je revois le soir du 25 mars; on était dans notre camp.
On voulait braquer une banque, on avait notre plan.
J'étais chargé de mettre les billets dans le sac.
Surveiller l'alarme, c'était la tâche attribué à Jack.
Donner la sommation , c'était le boulot de Shaddrak.
26 mars au matin on était devant la BNP.
Le coup a fonctionné, on était près de s'en aller.
Tout à coup, "Jetez vos armes, couchez-vous les mains derrière la tête!"
C'était les flics, j'ai juste eu le temps d'entendre les menottes sur mes mains
Que je savais que ma liberté n'était pas pour demain.
La procédure judiciaire finie, j'en avais pris pour perpette.
Parce qu'une femme était morte, elle s'était cassé la tête.
J'avais plus d'avenir, je ne pouvait plus prévoir pour mon futur.
Je me souviens alors de mon pote Jo qui me parlait de JESUS.
Il me parlait de sa foi, me faisant des brefs aperçus.
Ce qu'il disait était vrai parce que je l'avais vu changer.
Il était des nôtres, maintenant sa vie est transformée.

Il me parlait d'amour, il me parlait de joie.
Il me parlait de travail, de devenir droit.
Il me parlait de croire, il me parlait de foi.
Si je l'avais écouté...

Je me souviens intégralement de tous les débats qu'on avait.
Des conseils particuliers qu'il me prodiguait.
De la vie après la mort, Ah! il m'enseignait.
J'avais longuement le temps de choisir.
Mais cette vie de dingue me poussait dans ses mauvais désirs.
Je me disais augmenter ce type de plaisirs.
Mon squat dans la vie facile brisait mon devenir.
Mon pote Jo m'avait dit de devenir enfant de DIEU.
De confesser mes pêchés, d'appartenir au royaume des cieux.
Il me montrait comment DIEU élargissait mon amour.
Qu'IL devenait mon père pour toujours.
Il révélait en moi l'estime, le sens des valeurs.
La vérité de ma vie dans toute sa splendeur.
L'illustration, l'anticipation de tous mes malheurs.
La démonstration de ma vie mal gérée.
Ma nécessité de spiritualité.
Il me disait "accepte JESUS".
Il me racontait de long en large son expérience.
Me prouvait que DIEU pouvait s'occuper providentiellement de moi.
Il disait "regarde comment j'ai changé, je ne vole plus, plus de deal, maintemant je travaille"
Qu'est ce que j'en ai fait?
Où suis-je maintenant?
A finir à perpette en prison...

Il me parlait d'amour, il me parlait de joie.
Il me parlait de travail, de devenir droit.
Il me parlait de croire, il me parlait de foi.
Si je l'avais écouté...

Et toi qui passe dans la rue.
Qui allume ta clope et dis "ainsi va la vie".
Fais gaffe mon pote ça ne pardonne pas.
N'attend pas d'avoir les pieds et les mains liés pour dire "Je me rattraperai"
Quitte très vite ce milieu là.
Jésus est là, il te soutiendra.
Si tu es devenu accro il te libérera.
Je te rapelle que tout ne finit pas ici bas.
Ton âme, ton esprit rendront compte dans l'au-delà.
On a tous fait ça, et je te le dis ça ne paye pas.
Regarde le gros vide que tu ressents dans ton coeur.
Appelle, appelle, je te le dis, appelle, crie à JESUS.

Il me parlait d'amour, il me parlait de joie.
Il me parlait de travail, de devenir droit.
Il me parlait de croire, il me parlait de foi.
Si je l'avais écouté...
Il me parlait de travail, de devenir droit.



Extrait de l'album "Fantastik" de Manu Bolomik